Suzanne C. Wery

Mes carnets d’écriture (1/2)
18 juillet 2021

Sur Twitter, nombre sont les auteur(e)s qui partagent des photos de leurs magnifiques carnets d’écriture. Du basique carnet à spirales au plus sophistiqué à reliures dorées, il y en a pour tous les goûts. Ils sont parfois si beaux qu’on oserait à peine y inscrire son prénom sur la première page. Certains écrivains avouent justement ne pas les utiliser par peur de les gâcher.

Alors, les carnets sont-ils de réels outils ou de simples objets de décoration ? Voici comment je vois les choses.

Durant des années, je possédais un carnet. Des pages blanches, une jolie couverture rigide illustrée par un phare en bord de mer, je l’avais acheté pour presque rien en me disant qu’il pourrait me servir un jour. Et secrètement, je savais qu’il pourrait bien être le gardien de mes premières histoires d’écrivaine.
Même si je n’avais, à ce moment-là, noté que de petites idées par-ci par-là, je n’avais à cette époque, encore concrètement rien écrit. Syndrome du carnet vide ? Pas le bon projet ? Pas le bon moment ? Un peu tout à la fois, je crois. Hormis quelques bribes de réflexion, celui-ci est donc resté pendant longtemps au fond d’un tiroir...
Et pourtant, aujourd’hui, je l’utilise pour travailler sur des poèmes ou des paroles de chansons.

Je ne cesserai jamais de le répéter, mais ma saga aura marqué un tournant dans ma jeune existence. Survenue à un moment particulier de ma vie, dont je parlerai sans doute un jour dans un article, elle m’a permis de me lancer en tant qu’auteure.
Quand j’ai eu le déclic pour cette trilogie, j’ai d’abord passé du temps à faire des recherches, à rassembler des informations et à définir mes personnages. Après cette longue phase, j’ai entamé l’écriture de certains chapitres sur mon mini-ordinateur portable de l’époque. Et j’ai très vite ressenti le besoin d’avoir toujours près de moi de quoi écrire ! Que ce soit de petites idées, de simples réflexions ou mes pensées de la journée sur ce projet important, il fallait impérativement que je les note.
C’est ainsi que j’ai acheté mon premier carnet d'écrivaine !

Après tout, pourquoi ne pas noter tout de suite mes idées dans les fichiers créés sur mon ordinateur ?
J’ai effectivement plusieurs fichiers avec la trame générale, rappelant les règles de mon univers, le principe des pouvoirs des Constellans et des Dracs, etc. Et bien sûr, de jolis tableaux pour les nombreux personnages que compte cet univers.

Et pourtant j’utilise les carnets pour différentes raisons.

Tout d’abord, il faut lui reconnaître un point positif : le carnet est toujours disponible ! Quand l’ordinateur est éteint ou que je suis tranquillement assise dans le canapé et que je tiens absolument à noter une petite chose, j’ai juste à prendre mon carnet.
Et contrairement à des Post-it® ou des feuilles volantes, il a l’avantage de tout regrouper au même endroit. Sans parler du fait qu’il permet de réduire le temps devant l'écran, ce qui n’est pas négligeable pour une auteure.

J’aime bien aussi passer par le papier. C’est peut-être parce que je n’ai eu accès à un ordinateur qu’à la fin de mes années lycée, soit il y a un milliard d’années environ ! Mais c’est surtout que je crois aux bienfaits de l’écriture manuscrite sur ma créativité et mon discernement. Travailler avec du papier et un stylo m’aide souvent à débloquer une situation, à favoriser le cheminement de mes idées. Cette méthode participe activement à ma réflexion, parfois de manière incroyable. Le changement de cadre, le fait de pouvoir gribouiller, raturer, faire de petits dessins sans aucune signification est impossible avec un ordinateur. Et pourtant, c’est quelque chose dont j’ai réellement besoin durant mes phases de travail.

Vous l’aurez compris : d’un seul carnet, je suis rapidement passé à plusieurs.
Actuellement, j’utilise six carnets différents :