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Quand tu dis que tu écris...
14 juin 2020

Il y a quelques semaines, j'ai lu un article très drôle sur le Blog de Marjorie Garçon, une auteure que je suis sur Twitter. Elle faisait état des clichés ou idées reçues qui ressortent lorsqu'un(e) auteur(e) annonce être écrivain(e).
J'ai d'abord commencé à rédiger un tweet pour lui répondre, puis un autre en commentaire pour faire part de ma toute petite expérience, mais pas moyen de tout faire tenir en si peu de caractères. Eh oui, je ne sais pas faire court ! Et comme en ce moment, le rire me fait encore plus de bien que d'habitude, je me suis dit que j'allais vous raconter cela ici, sur mon Blog.


Alors voici, les remarques que j'entends régulièrement et qui me font le plus rire :

1 - La traditionnelle : "Et tu en as vendu beaucoup ?"

Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois, j'ai envie de donner un nombre totalement ahurissant, juste pour voir la surprise de mon interlocuteur. J'imagine bien, sur un ton exagérément modeste : "Oh... Là, tu vois, on tourne autour des 5000, c'est peu, mais bon, on est très contents déjà..."


2 - La moins élégante : "Tu gagnes combien?"

Pas facile à placer, quand on ne veut pas avoir l'air intéressé uniquement par l'aspect financier. En général, les gens polis posent tout de même une ou deux questions sur le roman avant de lâcher la bombe !
Je ne saurais dire à quoi ils s'attendent, mais visiblement à des sommes faramineuses au vue de la mine dépitée qu'ils font quand tu annonces les maigres euros ou centimes que tu récupères sur une vente ! Au moins, ça calme les éventuels envieux !


3 - La récurrente : "Du fantastique ? Ah, oui, les elfes, les fées... Tu dois aimer le Seigneur des Anneaux, non ?"

Je ne suis pas hyper calée en genres littéraires, mais je faisais quand même la différence entre la fantasy et le fantastique avant même de me lancer dans l'écriture. Sûrement grâce aux nombreux films et séries que je regarde.
Ce qui me fait rire, c'est lorsque j'affirme que non il n'y a pas d'elfes, non il n'y a pas de dragons dans Écliptiques, je ressens le soulagement de la personne. Eh oui, autour de moi, peu de fans de fantasy. Au final, je ne devrais plus donner le genre de mon roman, mais simplement leur mettre le livre entre les mains !


4 - La pénible : "Toi qui écris, tu dois sûrement..."

Fin de la phrase déclinable en plusieurs situations : du dernier auteur que tu es censé connaître, au dernier livre que tu es censé avoir lu, aux super notes que tu devais avoir en rédaction, etc. Parce que c'est bien connu, un écrivain aime forcément lire et a fait des études littéraires. Je n'imagine pas les autres clichés qui se cachent derrière : la grande bibliothèque ? pas de télévision chez toi ? tapant sur une machine à écrire ?


Bien évidemment, c'est le drame quand je dis que je lis peu, mais que je regarde énormément la télévision ! Au début, cela me gênait, j'avais l'impression de manquer de légitimité (voir article : Légitime ou pas). Aujourd'hui, je l'assume sans problème et j'adore rajouter que j'ai fait des études scientifiques, que j'étais nulle en grammaire et que, bien pire encore, il m'est arrivé de faire des fiches de lecture sans avoir complètement lu le bouquin ! (Attention, méga révélation. Désolée papa et maman !)



5 - La stressante : "C'est le weekend, tu vas pouvoir écrire !"

Elle se veut sympathique et encourageante à la base, mais peut être culpabilisante. Elle laisse suggérer qu'en tant qu'artiste, tu as du temps, toi, pour ton art. Comme si tu n'avais pas d'autres obligations, comme s'il te suffisait de t’asseoir avec un stylo et c'est parti ! Elle te donne l'impression d'être réduite à cela et peut générer du stress quand tu n'avances pas dans tes projets. Si pendant deux semaines de vacances tu n'as pas réussi à coucher un seul mot sur le papier, tu as limite des gouttes de sueur à l'idée de recroiser cette personne. Bon, elle, au moins, a le mérite de s'intéresser à ce que tu fais, et c'est déjà génial !

Je crois avoir fait le tour pour le moment. Qui sait, j’en aurais bientôt de nouvelles à ajouter ?


En tout cas, je remercie celles et ceux qui, malgré eux, ont contribué à enrichir cet article. Merci de me faire rire à ce point !
Et aussi un énorme merci aussi à celles et ceux qui m'ont soutenue par leurs encouragements.
Parmi les plus beaux : "Bravo pour ton courage".

Alors, à vous jeunes écrivain(e)s, n'oubliez pas qu'il en faut du courage pour soumettre ses écrits au monde !
Et aussi un peu d'humour et beaucoup de patience pour supporter le reste !


Crédits photos :
Pixabay - Alexas_Fotos
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© Suzanne C. Wery, 2020 – Toute reproduction ou représentation de cet article sans le consentement de l’auteure est interdite par la loi sur le code de la propriété intellectuelle.